dimanche 25 février 2018

للناطقين بالفرنسية لمحة تاريخية عن أصول الكتابة العربية، بقلم/ د. فرج دردور

كتبها د. فرج دردور ، في 8 ديسمبر 2011 الساعة: 06:19 ص

La langue arabe écrit
Dr. Farag DARDOUR
  L’écriture arabe serait née entre le 3ème et le 7ème siècle. Selon C.-J. ROBIN (2002: 110), la première attestation de l’écriture en langue arabe est apparue en 512 après J.C, en Syrie sous une forme trilingue. Il s’agit d’un texte écrit en grec, en syriaque et en langue arabe sur un linteau d’église.

 La figure suivante montre une image contenant le texte en trois langues parmi lesquelles l’arabe trouvé sur un linteau à Zabad au sud est d’Alep en Syrie actuelle. L’image est extraite de la revue Sciences et Vie parue en juin (2002: 110).
  Le modèle utilisé ne comprend que dix-huit caractères servant à noter vingt-huit phonèmes. Cette image est clarifiée par la figure suivante:
 Il est clair d’après cette figure qu’il y a une très grande ressemblance entre l’inscription trouvée à Zabad et l’écriture arabe originale proposée dans la figure suivante. Notons que cette écriture se rapporte à une époque où il n’y avait pas de points diacritiques pour distinguer les lettres et que l’écriture arabe ne possédait aucun symbole pour noter les voyelles brèves et hamza en milieu de mot.
  L’arabe est une langue qui s’écrit de droite à gauche, contrairement à l’alphabet latin. La majuscule n’existe pas dans le système arabe et l’alphabet arabe était composé de 18 lettres avant les rajouts des points au 7ème siècle, comme le montrent les dessins de la figure suivante:
   
  Selon C. DHAYF (1992: 13), le grand grammairien Abu Al-’aswad Al-d’alī (décédé en 688) a mis en place un style graphique pour faire en sorte que chaque son corresponde à une lettre « idiogramme ». Pour cela, il a rajouté des lettres en puisant dans cet alphabet. Il a rajouté des points au-dessus ou au-dessous de la lettre. Un point ; deux et parfois trois.
 L’écriture alphabétique a été inventée par les Phéniciens qui se sont basés sur l’écriture des Sumériens et l’ancienne écriture égyptienne, hiéroglyphique. Les Phéniciens ont mélangé les deux caractères en les développant pour arriver enfin à une écriture typiquement phénicienne qui est transcrite en fonction d’un ensemble de lettres dont chacune représente un son, c’est-à-dire un phonème. Grace à leurs périples commerciaux et leurs déplacements, les Phéniciens diffusèrent cette écriture qui a été adoptée par la majorité des habitants de la région comme les Araméens.

Évolution entre araméen et nabatéen
  Au 2ème siècle av. J.-C., les territoires araméens ont été conquis par les Nabatéens qui ont adopté leur langue, culture, mode de vie, art et architecture. Dans le diagramme ci-dessous de R. BLACHÈRE (1990 :61), l’arabe écrit fait partie de l’ensemble des systèmes d’écriture sémitiques.

 Nous précisons que les Nabatéens avaient pour capitale Pétra qui se trouve dans l’actuelle Jordanie. Cette capitale, selon BROCKELMANN, (1949 :11, etc.) était un éminent centre de rayonnement culturel et économique pendant plus de cinq siècles successifs. Grâce à sa situation géographique,  elle a été un point de passage des caravanes du Saba au Yémen et celles des tribus de la Méditerranée (les côtes de  Syrie, Liban et Palestine).
 D’après F. BRIQUEL-CHATONNET (2004:29), les Nabatéens ont eu une grande renommée commerciale dans la région du Moyen-Orient. Ils ont attribué une grande importance à l’écriture. Afin de convertir leur langue orale à l’écrit, ils ont en effet adopté l’idéogramme araméen. D’ailleurs, ce mélange de langue parlée nabatéenne et d’écriture araméenne a donné naissance à l’écriture nabatéenne. Celle-ci a connu au fil du temps un développement considérable vers des formes plus fines à caractères géométriques variés et diversifiés. Après le déclin puis la disparition du royaume araméen, l’écriture nabatéenne s’est imposée comme un style utilisé dans le nord de l’Arabie.
 Des études scientifiques contemporaines portant sur la comparaison entre l’alphabet des langues sémitiques du sud et celle de l’araméen et se référant à des écrits découverts récemment montrent que l’écriture arabe est empruntée à l’écriture nabatéenne. Ceci est rappelé dans la citation de R. BLACHÈRE et al. suivante :
« L’écriture arabe, le fait est aujourd’hui bien établi, dérive de la cursive utilisée par les Nabatéens de Pétra, introduite en Arabie Occidentale, notamment à la Mekke, au VI‛s. avant J.-C. au plus tard » R. BLACHÈRE et al. (2004:16).
 F. BRIQUEL-CHATONNET (2004:27) rajoute que l’écriture arabe préislamique présentait une grande ressemblance avec l’écriture nabatéenne. Parmi les grandes tribus qui ont excellé en écriture, il y avait Al-ḥijāz (en Arabie saoudite) puisqu’elle représente géographiquement un point de passage entre les régions du sud Yémen et celle du nord (Cham). Cette particularité géographique et commerciale a permis une vaste propagation de l’écriture nabatéenne et sa transmission au sud de la péninsule arabique via Al-ḥijāz.

      L’écrit préislamique
  La manifestation la plus marquante de l’écrit, en tant que tel, dans l’ère préislamique est le genre poétique, qui était quelque chose de prestigieux voire sacré. L’exemple le plus concret en est la décision d’accrocher les poèmes les plus célèbres sur les murs de la Kaaba à la Mecque. Cette dernière même avant l’ère de l’islam était à la fois un grand centre de commerce, d’échanges et un point de passage de rencontres des voyageurs et des caravanes des nomades de la péninsule arabique du Moyen-Orient.  Les poèmes accrochés sur le mur de la Kaaba sont appelés les al-mu‘allaqāt. Littéralement, ils signifient les « suspendues » et représentent les meilleurs et les plus beaux poèmes choisis par les chefs de tribus. (A. AL-ANDALUSI 1998 :306), Al-siyūṭī rapporte une version portant sur l’appellation de ce genre de poèmes. Avec ces al-mu‘allaqāt, la langue arabe a rehaussé le prestige de l’écrit. Il y avait  également des textes portant sur des accords de paix ou de non agression entres les tribus. Il s’agit notamment de pactes et de sermons qui font état des échanges commerciaux (AL-SIYUTI 1998 : 69, etc.). Nous pouvons ajouter que les textes les plus importants à accrocher étaient les contrats commerciaux rédigés par les caravanes appelées les caravanes d’été et d’hiver. Il s’agit des deux grands voyages; le premier se passe en été et l’autre en hiver, effectués entre le Yémen et le Cham. Finalement, cette écriture n’a pas cessé de se développer et de se propager jusqu’à l’ère préislamique. Nous avons donc dit que l’écrit était bel et bien présent, puisque les Arabes lui ont accordé deux intérêts à double vocation : poétique et commerciale.
 L’effondrement du plus ancien barrage dans l’Histoire de l’humanité M’arab de Saba au Yémen en 575 de l’ère J.C a poussé ses habitants à se disperser dans la presqu’île. Cet événement historique a finalement permis à langue arabe de connaître une importante propagation et une grande diffusion (R. BLACHÈRE 1990 :13).

Une nécessité religieuse
 Comme nous l’avons indiqué précédemment, l’ère préislamique est caractérisée par une tradition orale. Les écrits se limitent dans les pactes, contrats, conventions et correspondances entre les chefs de tribus. Après l’avènement de l’islam, l’écriture est devenue une nécessité religieuse. Dès lors, les compagnons du prophète estimèrent que l’écriture est le seul moyen pour sauvegarder le texte coranique. La venue de l’islam constituait une vraie rupture et ceci est rapporté par A. ROMAN :
« Le Coran est la rupture par laquelle commence la nouvelle culture arabe et musulmane, parce qu’il est la Rupture qui nie toute autre rupture. Le Coran, néanmoins, ne pouvait être une rupture linguistique que sur le seul plan du style. Le Coran, dans une autre langue, n’eût pas été reçu. Cependant les Arabes musulmans, dans une démarche totalisante inspirée par le Coran, vont, vers l’an 800 de notre ère, la déclarer instituée par Dieu Lui-même. Elle était donc la langue prédestinée du Coran » A. ROMAN (1990 :5).  
 Le Coran codifié au 7ème siècle par le ẖalife ‘ṯmān, compagnon du prophète est énoncé dans une langue très proche de celle de la poésie et des documents en arabe ancien. Cependant, ce texte a été révélé en plusieurs lectures correspondant aux dialectes des principales tribus de la péninsule, notamment Qurayš, Tamīm, Hadīl, Muḍar etc.
  Les quatre Califes (632-660), pendant leurs règnes, se sont intéressés à l’écriture et à la transcription du Coran ainsi qu’aux paroles du Prophète ḥadīt. Ils ont également utilisé l’écriture dans leurs correspondances officielles et dans des textes contenants des pactes avec les autres tribus. De plus, l’Etat musulman a attribué un grand intérêt à l’écrit comme étant une trace tangible. Il le considérait aussi comme un acte crédible des diverses rédactions des dignitaires politiques et militaires des Califes et Emirs des territoires de l’empire musulman (M. TABARI 1989 : 7, etc.).
 A l’époque des deux empires : Omeyades et Abbassides, c’est une période dite de lumière connue pour ses activités très intenses sur le plan culturel et intellectuel. Elle a généré l’apparition de nombreuses écoles philologiques et philosophiques. En outre, il y a eu l’apparition d’un large mouvement de traduction et d’interprétation en langue arabe. Cependant, l’écriture et la publication ont connu leur apogée avec d’imminentes élaborations portant sur le copiage de livres et œuvres interprétés et traduits de langues étrangères comme le persan, le grec et le latin, etc. Ces œuvres concernent, pour la plupart, des domaines scientifiques, artistiques, littéraires et surtout philosophiques..

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