lundi 18 février 2013

اللهجات العربية الحديثة، للناطقين بالفرنسية، بقلم/ د. فرج دردور

LA FORMATION DES DIALECTES  
ARABES MODERNES

Rédigé par Dr. Farag DARDOUR 

       Il est impossible de déterminer une origine simple pour la diversité des parlers répandus sur les pays arabes de nos jours, de même pour établir une filiation directe entre chacun de ces parlers et l’un ou l’autre des dialectes arabiques du temps des conquêtes. Pourtant, selon A. AL-JUNDI (1983 :129), les dialectes modernes sont la résultante du mélange de l’arabe avec les langues étrangères à partir du 7ème siècle, surtout durant les périodes des conquêtes islamiques jusqu’à la colonisation européenne.
       Certains philologues d’arabe pensent que la situation actuelle provient d’états anciens par le brassage des tribus arabes dans les armées qui ont contacté les non Arabes du temps des conquêtes. Les contacts ont eu une influence sur les parlers de ces tribus dont étaient issus ces militaires. Les cités d’aujourd’hui ont développé des usages particuliers, différents des dialectes arabiques anciens. Dans ce sens D. COHEN ajoute: 
"L’histoire de l’arabisation ne nous est qu’imparfaitement connue, si bien que les processus par lesquels se sont constitués les dialectes actuels nous apparaissent sous des formes très variées, avec des brassages et des mélanges dont les composantes, les rythmes et les produits sont divers. Dans cette arabisation, les substrats sur lesquels s’est développée la nouvelle langue ne peuvent être négligés. Certains dialectes maghrébins sont profondément marqués par l’influence berbère, tandis que les parlers orientaux comportent des traits d’origine araméenne" 

       Géographie des dialectes        
       Les dialectes sont des variantes de l’arabe parlé dans les régions du monde arabe. Ils sont issus d’un contact avec l’arabe parlé à l’époque de l’expansion arabo-musulmane. On peut considérer ces dialectes comme un continuum, dans lequel l’intelligibilité s’effrite au fur et à mesure que la distance physique entre locuteurs augmente. Il est connu que ce continuum est bipolaire avec le Moyen-Orient, les dialectes orientaux et ceux des pays du Maghreb  
Ces dialectes sont répartis dans des zones géographiques comme le 
montre la carte suivante: 

Carte du monde arabe
       
       La diversité dialectale rencontrée dans le monde arabe est expliquée principalement par l’existence de deux sortes de facteurs. Le premier est de l’ordre du continuum dialectal : les populations frontalières parlent souvent le même dialecte. Cependant, plus on s’éloigne de la zone frontalière, plus les dialectes parlés diffèrent. Le deuxième facteur est de nature sociale, elle est à l’origine de la séparation entre les dialectes des nomades et ceux des populations sédentaires. Néanmoins, il ne faut pas accorder une valeur absolue à ce double clivage. Ce qu’il faut préciser, c’est la distinction entre le parler des nomades et celui des sédentaires. Pour illustrer cette distinction, M. MALHERBE indique que :
« Les deux principaux groupes de dialectes sont ceux de l’orient (Mashreq) et de l’Afrique du Nord (Maghreb: “Occident”).Les différences que présentent les dialectes par rapport à l’arabe classique portent sur les conjugaisons verbales, l’utilisation de la négation ma au lieu de la, l’absence de désinences nominales et, plus généralement, sur une limitation du rôle des voyelles, ainsi que des modifications de prononciation de certaines lettres. Par exemple, « je ne sais pas » se dira ma narf en dialectal, et la arifou en classique. La lettre prononcée j (sic) au Maroc devient dj (sic) en Algérie ou g en Egypte. Le son g, qui généralement n’existe pas en arabe, se rencontre ainsi dans des noms égyptiens tels que Neguib ou Gamal Abdel Nasser. En outre, les différents dialectes ont, bien sûr, des particularités de vocabulaire. Ce qui constitue l’une des causes de l’incroyable richesse du vocabulaire arabe dans son ensemble ».
           
        La prononciation des dialectes
      Les parlers dialectaux changent beaucoup par certains phonèmes. En Egyptien, le phonème j se prononce comme le phonème ǧ, et le phonème k comme le phonème hamza. Le phonème b est parfois prononcé comme le phonème p et en Egypte encore, le phonème hamza est tantôt éludé, tantôt prononcé comme le phonème k. La voyelle brève kasra se transforme souvent en voyelle fatḥa surtout au Maghreb. Au Liban, la voyelle kasra se transforme en voyelle longue. La longueur des voyelles peut également varier et certaines voyelles longues peuvent devenir brèves comme le mot qāl, (il a dit) au passé se prononce en Libye ǧāl, tandis qu’en Egyptien il se prononce’aāl. Certains mots du dialecte Maghrébin se prononcent différemment du dialecte Machrekin, comme le mot ’akl, (manger) se prononce en Libye makla, alors qu’en Syrie il se prononce ’ukl. Ce rajout de phonèmes à la racine du mot diffère d’une région à l’autre. Ceci montre l’importance de connaître les racines, car elles permettent de reconnaître l’origine des mots même lorsqu’ils ont été transformés par un dialecte.

       L’arabe moderne (standard)
       L’arabe moderne ou standard se situe entre l’arabe classique et les dialectes nouveaux. Il est plus proche de l’arabe classique que les dialectes. L’arabe moderne possède des synonymes classiques dans les dictionnaires. Il s’appuie sur l’évolution des sociétés arabes et le système d’arabisation des mots étrangers. Cela se fait par des méthodes scientifiques sous l’égide des institutions reconnues. Nonobstant que la majorité des peuples ne le parlent pas, ils le comprennent néanmoins. Ces peuples ne peuvent lire et écrire que par cette langue. Cependant, l’arabe moderne subit une résistance de la part de certains philologues arabes qui le considèrent comme une régression linguistique. C’est pour cela qu’ils construisent des dictionnaires sur la base du classique.

       Prononciation de l’arabe standard
       Nous l’avons précédemment indiqué, les tribus arabiques préislamiques Tamīm et Al-hijāz, dans la péninsule arabique, prononçaient l’arabe avec quelques variétés qui n’altèrent pas la compréhension. Après l’avènement de l’Islam ont été mises en place les voyelles brèves pour une prononciation unifiée de l’arabe et cela pour des raisons religieuses (lecture stricte du Coran). 
     Aujourd’hui la prononciation de l’arabe standard peut être influencée par la prononciation du dialecte dans chaque pays arabe. Mais cette prononciation reste compréhensible auprès de l’ensemble des Arabophones. Ces derniers utilisent quelques mots en arabe standard avec une prononciation en dialecte local. Il arrive aussi que quelques mots du dialecte soient utilisés dans le standard. Néanmoins ce dernier reste globalement compréhensible dans son contexte.
       La vraie prononciation du standard ne peut apparaître que lorsqu’on ne distinguera pas la nationalité des locuteurs arabes lors de leurs échanges. Nous citons l’exemple des présentateurs des journaux télévisés des chaines Al-jazira ou la B.B.C en arabe, où il est difficile de distinguer leur appartenance malgré leurs nationalités. Ces journalistes ont été bien formés en standard. Il y a aussi l’exemple des intellectuels arabes lors de leurs interventions dans les médias. Lorsqu’ils échangent en standard, on ne peut pas distinguer leur origine géographique.
       La vraie prononciation du standard pour les Arabophones n’apparaît que lors de la lecture. Les lecteurs du Coran sont tenus à une lecture stricte et fidèle du contenu. C’est pour cette raison que l’oral est basé sur l’écrit. C’est désormais ce standard dont on parle Il est principalement utilisé comme langue officielle dans 23 pays en Afrique et en Asie. 

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