dimanche 17 février 2013

Problèmes didactiques ، D. Farag DARDAOUR

 Problèmes didactiques    

Rédigé par D. Farag DARDAOUR                            

L’enseignement/apprentissage des langues ne souffre pas seulement des problèmes causés par le manque d’interaction entre les apprenants et les enseignants, mais également de la mise en œuvre de principes didactiques vivement critiqués.
En effet, nous sommes encore loin d’avoir trouvé à ce jour, la formule appropriée pour créer un mécanisme d’acquisition/production opérationnelle, permettant le développement d’une compétence linguistique qui facilite les échanges langagiers et la spontanéité communicative. Les travaux menés dans les domaines linguistiques et didactiques ont mis au service de la pratique langagière un éventail de possibilités méthodologiques et pédagogiques. La méthodologie audio-visuelle et l’approche communicative ont révolutionné ces domaines en permettant aux apprenants de faire appel à leurs capacités réceptives au lieu de s’appuyer uniquement sur le manuel et l’enseignant.
Des études menées en arabe ont certes souligné différents problèmes dont souffre l’enseignement de la langue. Ces études traitent dans la plupart des cas, des problèmes grammaticaux sans avoir aplani les obstacles entravant depuis toujours l’acquisition/ production spontanée, comme si elles oubliaient l’existence du dialecte. La cause nous semble résider dans le fait que les connaissances didactiques ne sont pas orientées ni programmées efficacement, bien que cela dépende aussi de la volonté de l’apprenant et de sa motivation pour apprendre.
Les recherches effectuées ont permis à l’enseignement/apprentissage des langues d’atteindre une dimension proche de la pratique communicative, en essayant de libérer les apprenants du carcan traditionnel. Mais elles n’ont recueilli que peu de retombées sur le plan d’une oralité langagière spontanée. Il nous semble donc logique, voire légitime, d’émettre un doute sur l’efficacité de ces recherches.
A cet égard, il est nécessaire de souligner l’importance du savoir et du savoir-faire de l’enseignant pour qu’une pratique langagière réussisse à atteindre ses objectifs. Ainsi, le savoir linguistique et didactique de l’enseignant apparaît comme l’axe autour duquel tournent tous les facteurs de l’enseignement/apprentissage.
En résumé, ces recherches demeurent fragiles à cause d’un manque de coordination, et ce précisément entre trois éléments essentiels : l’évolution ou innovation didactique, au niveau de la procédure pour l’application de nouvelles didactiques ; l’apprenant, au niveau de l’identification de ses besoins, ses intérêts et ses objectifs; l’enseignant, au niveau de l’établissement d’une stratégie d’enseignement tenant compte de la nécessité et de l’importance d’un mécanisme d’apprentissage opérationnel.
Pour notre part, nous pensons que l’enseignement/apprentissage d’une langue dépend de façon inévitable de la stratégie didactique mise en œuvre par l’enseignant notamment au niveau scolaire. Autrement dit, le savoir et le savoir-faire de cet enseignant conditionnent le degré d’efficacité de la pratique langagière au sein de la classe de langue, ainsi que le rendement ultérieur de cette pratique. Il est vrai que l’apprenant joue un rôle essentiel, surtout dans un contexte didactique communicatif. Mais la responsabilité de l’enseignant reste déterminante. La plupart des activités pédagogiques dépendent de lui. Pour cette raison, la participation de l’apprenant est en amont et en aval est très déplacé voire inexistante. Nous avons pu soulever cette problématique après notre visite dans des établissements scolaires et grâce aux conversations que nous avons eues avec les différents acteurs de la vie scolaire, en l’occurrence enseignants, apprenants et directeurs. 

                 

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