lundi 18 février 2013

الامازغية، للناطقين بالفرنسية، بقلم/ د. فرج دردور

LE BERBÈRE

كتبها د. فرج دردور ، في 30 سبتمبر 2011 الساعة: 18:27 م

Dr. Farag DARDOUR 
      
 Les régions de l’Afrique du nord, principalement les pays du Maghreb sont connus pour abriter les langues berbères. Ces dernières sont utilisés en Algérie, en Libye, au Maroc et quelques régions, en Tunisie, au Niger et au Mali. Elles sont parlées par plus de 20 millions de personnes et sont divisées en une trentaine de variétés dialectales. Les plus connues sont le tamazight, le kabyle, le tachelhit, le rif, le tamasheq, le jerba, le chaouï, le judéo berbère etc.  Depuis les conquêtes islamiques, les langues berbères ont dû affronter la concurrence de l’arabe. Elles possèdent leur propre système d’écriture, de grammaire et de syntaxe. Ce qui est confirmé par M. MALHERBE: « Les langues-berbères comprennent le kabyle, parlé par environ 7 millions de personnes en grande et petite Kabylie à l’est d’Alger, le chaoui parlé dans le massif des Aurès du Sud-Est algérien (300 000 locuteurs environ), les langues berbères du Maroc - rifain et tamazight dans le nord et le centre, le-chleuh ou tashelhet au sud représentent au moins10 millions de locuteurs au total - et le tamasheq, langue des Touareg du Sahara, qui sont peut-être un million répartis entre le Niger, le-Mali, le Burkina-Faso et l’Algérie » M. MALHERBE (1995: 231). 
       Bien que les documents historiques soient rares, certains chercheurs tels G. CAMPS (1980: 86) admettent que: « le berbère s’est étendu vers le Sud aux dépens de populations noires. Leur langue a une histoire courte: elle n’a quasiment pas de littérature écrite: on a seulement des anciennes inscriptions et dans les temps modernes, quelques documents religieux et des documents populaires recueillis par les savants européens ». 3%  seulement de la population libyenne est berbérophone. Auparavant, le domaine berbère s’étendait jusqu’aux oasis orientales: le berbère était parlé à Ghadamès, Sokna, Temissa, Aoudjila, Djaraboub, Koufra, Siouah et Djebel Nafusah (F. BURGAT et al. 2003: 4 etc.). En revanche, il ne reste plus qu’une minorité qui se concentre dans la région de Zwara à l’ouest du pays, la région du Djebel Al-Garbi et à la frontière libyo-égyptienne dans l’oasis de Siwa en Égypte. 
       Dans la hiérarchie linguistique de la Libye, le berbère est la langue la moins prestigieuse, y compris aux yeux de nombre de locuteurs natifs. Les dialectes berbères, coupés en îles et îlots ont reculé en beaucoup de points devant l’arabe. Même dans ses formes réduites ou parmi les Touaregs, on constate que le berbère est confiné à la communication tribale et intra groupe. Il exprime une solidarité de groupe. Le locuteur berbère est souvent au moins bilingue (berbère/arabe) (J. BESSIS 1987: 16 etc.).   
       De nos jours, les bilingues arabo-berbères sont nombreux et les emprunts arabes abondent en berbère. Au fur et à mesure de l’islamisation (7ème siècle, puis 11ème siècle), l’arabe est devenu la langue écrite de presque tous les Berbères. Il s’est étendu aussi de plus en plus dans l’usage parlé et de nombreux Berbères se sont complètement arabisés (G. CAMPS 1980: 87 etc.). Pour des raisons politiques, le berbère  n’est pas enseigné en Libye et aucun document n’est diffusé par son biais. A partir de ce constat, tenter de définir le concept de bilinguisme berbère/arabe standard nous permettra de comprendre la hiérarchisation des langues en Libye. 

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